La Chapelle Saint-Etienne de Poligny

La chapelle Saint-Etienne

Localisation :
A 1 km du hameau des Forestons, 
en direction du col du Noyer 
en bordure de la forêt de Poligny.
Référence Mérimée : IA00070677

Etat courant du monument 
Très mauvais état 

Date de construction 
Année 1856 / 1893

Construction : 
Le bâti est construit en pierres de taille
recouvertes d'enduit

Bâtiment :
Le bâtiment comporte une voûte 
en berceau plein-cintre et cul-de-four
Le clocher est orné d'une croix latine
et d'une cloche

Intérieur : 
L'hôtel a été partiellement vandalisé

Le Veyre de Saint-Etienne

Le Veyre (clairière) de Saint-Etienne comporte 3 monuments : la Chapelle Saint-Etienne, l'oratoire Sainte-Geneviève de Brabant et une fontaine. Situé en lisière de la Forêt de Poligny, il est entouré d'un cirque de montagne donnant vue sur le Col du Noyer et toute la vallée du Champsaur. 
Très fréquenté en été, c'est un lieu de pique-nique aménagé de tables et emplacements pour barbecue, qui inspire bon nombre de touristes et de Haut-Alpin. 

L'oratoire Sainte-Geneviève de Brabant
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La Fontaine
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Dernière visite épiscopale

Visite épiscopale Chapelle Saint-Etienne
Ces notes ont été prises par le Chanoine Louis JACQUES et sont extraites du document "Les chapelles rurales des Hautes-Alpes". - 1956
On retrouve des traces de ce lieu de culte dès le VIème siècle. Il se trouvait sur le passage de la voie romaine qui reliait Grenoble à Marseille et Milan. But de pèlerinages dans toute la vallée du Champsaur depuis le moyen âge, le premier août était célébré une bénédiction des enfants. Le bâtiment sous sa forme actuelle doit daté de 1856 comme en atteste la date sculptée au dessus de la porte d’entrée. La mémoire locale raconte que l’on enterrait autour de cette chapelle, les enfants mort-nés, ou non baptisés. Il se peut que cette chapelle fut un sanctuaire à répit, un type de lieu saint rencontré en pays de tradition catholique. 
Selon la croyance populaire, le «répit» est, chez un enfant mort-né, un retour temporaire à la vie le temps de lui conférer le baptême avant la mort définitive. Ayant été baptisé, l’enfant pourra de ce fait entrer en paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes où il serait privé de la vision de Dieu. Le répit n’est possible qu’en certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge dont l’intercession est nécessaire pour obtenir un miracle.  

Saint-Etienne Premier Martyr

Etienne fut le premier martyr chrétien, et c'est à la suite de sa mort par lapidation que s'est déclenchée la première persécution qui devait être suivie de beaucoup d'autres, ainsi que Jésus l'avait prédit dans l'Évangile. Tout ce que nous savons de sa vie et de sa mort nous est rapporté dans un récit des Actes des Apôtres.

Étienne figure sur la liste des sept diacres ordonnés par les Apôtres pour le service de la communauté des premiers fidèles. Chargés spécialement du service des tables pour permettre à Pierre et à ses compagnons de s'adonner plus exclusivement à la prière et à la prédication, les circonstances amenèrent les diacres à annoncer, eux aussi, la Bonne Nouvelle du salut. Luc nous a rapporté le long discours qu'Étienne adresse aux membres du tribunal devant lequel il avait été traduit. Avec la force et le courage des anciens prophètes, il dénonça l'obstination de ses juges et l'endurcissement de leur coeur, qui les empêchaient de reconnaître en Jésus-Christ le Messie annoncé. Puis, rempli de l'Esprit Saint, il fixa son regard vers le ciel; il vit alors la gloire de Dieu et Jésus-Christ debout à la droite du Père. Il dit sa vision, ce qui le fit passer pour blasphémateur et signa son arrêt de mort.

Contrairement à ce qui eut lieu pour d'autres martyrs, son culte ne commença que tardivement (au Ve siècle), à la suite de la découverte de son corps. Ses reliques furent dispersées un peu partout dans l'ensemble du monde chrétien, et de nombreux miracles eurent lieu. Saint Augustin, pourtant peu porté au merveilleux, contribua à la dévotion en rapportant certains prodiges à lui attribués, dans l'un de ses plus célèbres écrits: La Cité de Dieu.

D'autres avaient déjà subi le martyre avant Étienne, mais ce qui a fait de lui un martyr chrétien, c'est essentiellement le fait qu'il ait pardonné à ses meurtriers, à l'exemple de Jésus. Celui qui devait devenir l'Apôtre saint Paul assista à la lapidation d'Étienne, qu'il approuva, ainsi qu'il le dira lui-même, et l'on peut penser que la première semence de sa conversion fut déposée en lui ce jour-là. C'est ainsi que commença à se réaliser, d'une manière éminente, ce qu'on dira par la suite: sang de martyrs, semence de chrétiens. 

(D'aprés Marcel Driot, LE SAINT DU JOUR,
aux éditions MEDIASPAUL)

La légende orale du "Clos des Moures"
Le terrain des Morts

«Quand j’étais enfant, dans les années 1946-1955, avec ma famille on allait chaque année au mois d’août en pèlerinage à la chapelle de Saint-Étienne de Poligny depuis Le Noyer, ainsi que beaucoup de Champsaurins . 
C’est à cette époque que j’entendais raconter la « légende du pré » devant la chapelle. Il y a fort longtemps à coté de cette chapelle encore couverte de chaume, se trouvait un terrain – à l’endroit où maintenant est construite la belle fontaine- qui était complètement inculte où rien ne voulait pousser ; la légende disait que c’est là qu’étaient enterrés les enfants «mort-nés», les non baptisés, ou nés de parents inconnus, quelques trimards sans foi ni loi, les athées et tous ceux qui refusaient la religion.
On disait que c’est pour cela que rien ne pouvait pousser en ce lieu, et qu’il ne fallait pas toucher à cette terre… Pourtant un jour, un mécréant, voulant braver les divinités et l’interdit arriva avec son attelage pour labourer, pensant sans doute s’approprier ce beau champ tout plat…
Mais quand il eut tracé quelques sillons, quelle ne fut sa stupeur de voir du sang couler dans les raies creusées… Aussi pris d’une grande frayeur il remballa son outillage et déguerpit en catastrophe. 
Jamais plus personne ne le revit dans le quartier… Ainsi sont les légendes transmises par la voix orale et qui enfant nous intriguent ou nous font rêver…
Lucien Villar - 2015

Les derniers habitants de Saint-Etienne

Photos Lucien Villar - 1965
Les derniers habitants de Saint-Etienne étaient la famille Garnier (dit Bouret). Ils habitaient une ferme qui était localisée derrière la Chapelle, de l'autre côté de la route. C'était une ferme avec un toit de chaume qui a complètement disparue dans les année 70.
On retrouve également plusieurs ruines de construction autour du Veyre de Saint-Etienne. 
Ne restent aujourd'hui en état que deux forests, lieu d'estive pour le bétail.
Le Forest Thubault
Le Forest Garnier (Fourest)
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